« IZALGUE », l’isolant à base d’algues développé avec l’Université de Bretagne Occidentale et le PUI Blue Box, entre dans sa phase de maturation avec la SATT Ouest Valorisation pour devenir un matériau à la fois durable et performant
Pouvez-vous vous présenter, et présenter la technologie sur laquelle vous travaillez ?
Nous sommes Jeanne d’Arcimoles et Klervi Gautier, toutes deux ingénieures de formation. À la fin de nos études, nous avons souhaité mettre nos compétences au service d’un projet à impact environnemental positif : revaloriser les algues pour en faire des biomatériaux destinés au secteur du bâtiment.
Aujourd’hui, la filière des algues s’est structurée depuis des années autour de la filière cosmétique et alimentaire. Quelques projets sont en train de démontrer l’utilisation d’algues dans les biomatériaux. L’objectif à terme est de développer cette filière, dont le potentiel dans le domaine des matériaux durables est immense.
Notre ambition est de développer un isolant à base d’algues revalorisées, présentant de bonnes propriétés techniques, phoniques, hydriques et mécaniques.
Nous travaillons au sein du laboratoire Lab-STICC à Brest, accompagnées par Azar Maalouf, ingénieur de recherche et physico-chimiste des matériaux, qui nous suit sur la partie technique. Ensemble, nous explorons également l’impression 3D de matériaux biosourcés à base d’algues, ainsi que leurs applications potentielles dans le domaine de l’électronique.
Cette synergie entre nos expertises et l’environnement de recherche local a été un véritable moteur dans le développement du projet.

Quel sera l’apport du programme de maturation dans la valorisation de vos travaux de recherche ?
Après avoir remporté un prix dans le cadre du concours d’innovation Octo’Pousse, cette phase de maturation avec la SATT Ouest Valorisation nous permettra de franchir une étape clé supplémentaire. Grâce à ce programme, nous allons pouvoir approfondir les tests sur notre matériau, valider ses performances et lever les barrières techniques identifiées lors de la phase précédente.
Le financement de 190 000 € nous offre une stabilité et une perspective sur douze mois pour l’amélioration des performances de notre matériau. Il couvre un salaire à temps plein mais également un financement pour la réalisation d’essais supplémentaires : nous souhaitons améliorer la formulation du produit pour avoir des propriétés techniques encore plus performantes.
Cela nous permet de nous consacrer pleinement au projet et de renforcer nos collaborations avec d’autres laboratoires, notamment en mettant en valeur l’expertise unique que nous apportons sur les matériaux biosourcés à base d’algues.
Concrètement, cette maturation va nous permettre de finaliser le développement du produit et de préparer la phase pilote, au cours de laquelle nous pourrons tester notre isolant en conditions réelles. Pour nous, c’est une étape déterminante qui vient structurer et sécuriser le passage de la recherche à l’application.
Qu’attendez-vous de la SATT dans cette démarche ?
Nous attendons de la SATT Ouest Valorisation un accompagnement de confiance tout au long du programme.
L’équipe est très présente pour nous guider sur la propriété intellectuelle, structurer le projet et coordonner les aspects stratégiques : marché, juridique, relations partenaires, planification des étapes etc.
« L’accompagnement de la SATT nous permet d’avoir un regard extérieur et structurant sur le projet. Pendant que nous concentrons nos efforts sur la R&D, la SATT nous aide à sécuriser le cadre juridique, à organiser les étapes de développement et à préparer l’après-maturation », explique Jeanne.
Nous constatons aussi une évolution très positive de l’écosystème d’innovation. Azar souligne « le dynamisme et la réactivité de la SATT, qui contribuent à créer un véritable environnement propice à l’innovation et aux collaborations territoriales ».
